L'indice S&P 500 a reculé d'environ 1 % aujourd'hui, mettant fin à la série de hausses observées ces derniers lundis. Sans surprise, l'indice a tenté de se redresser en milieu de matinée, profitant d'une baisse de la volatilité. Cependant, le marché avait déjà ouvert en baisse et, malgré un bref rebond vers 10 h, ces gains se sont rapidement dissipés, le lundi étant une date de règlement des obligations du Trésor.
Aujourd'hui est également une date de règlement pour le Trésor américain, et nous constatons déjà un retour des taux de repo au-dessus de 4 % pour lundi. Pour l'instant, le S&P 500 se maintient autour de 6 750 points, seuil qui demeure le principal point de blocage. À chaque fois que l'indice atteint ce niveau, il rebondit dessus ou à proximité, mais cette zone de résistance finira probablement par céder.
Compte tenu de la légère hausse en fin de journée, il ne serait pas surprenant que nous ouvrions une baisse aujourd'hui, que nous passions sous le plus bas des 6 640 et que la pression se poursuive tout au long de la journée, pouvant même potentiellement tester les 6 600 ou passer en dessous.
Par ailleurs, nous avons constaté un dénouement des stratégies de dispersion, les corrélations implicites à trois mois progressant plus rapidement que l'indice de dispersion lundi, réduisant ainsi davantage l'écart. Ce dénouement devrait s'accentuer après la publication des résultats de Nvidia (NASDAQ : NVDA).
Le taux de pension moyen chez DTC s'établissait lundi à environ 4,04 %, ce qui laisse présager que le SOFR dépassera également les 4 % aujourd'hui. Avec une autre échéance de règlement aujourd'hui, il est possible que les conditions de financement se durcissent davantage et que ces taux augmentent encore.
Mercredi devrait apporter un certain répit, puisqu'aucun règlement n'est prévu, et le milieu de semaine est généralement marqué par un léger assouplissement. Cependant, dès jeudi, je m'attends à un nouveau resserrement des taux, le marché des pensions pouvant potentiellement les ramener vers la barre des 4 %. Cela exercerait également une pression à la hausse sur le recours au mécanisme permanent de pension.
L'indice CDX High Yield Credit Spread a également progressé lundi et semble avoir rompu sa tendance baissière. Il se rapproche désormais d'un niveau de résistance autour de 342, niveau qui n'avait plus été atteint depuis mi-octobre.
Un franchissement du seuil de 342 indiquerait probablement un élargissement encore plus important des spreads à venir, ce qui ne serait pas surprenant compte tenu de la hausse déjà observée sur les spreads des CDS pour des sociétés comme Oracle (NYSE : ORCL), Meta (NASDAQ : META) et CrowdStrike (NASDAQ : CRWD). On observe même des mouvements similaires chez des entreprises comme SoftBank au Japon.
Il ne serait donc pas surprenant de voir les écarts de crédit s'élargir plus largement sur l'ensemble du marché, ce qui serait clairement négatif pour les actions en général.
La pièce manquante du puzzle pourrait bien venir du Japon, où les taux d'intérêt augmentent rapidement sur fond d'inquiétudes liées aux nouvelles propositions de relance, ce qui rend les marchés de plus en plus nerveux. Cette situation a entraîné une forte hausse des rendements sur l'ensemble de la courbe, le taux à 10 ans atteignant 1,73 %, son plus haut niveau depuis 2008. Plus important encore, les rendements semblent avoir encore de la marge pour progresser à court terme, le prochain niveau de résistance potentiel se situant probablement autour de 1,90 %.

Si les inquiétudes concernant le plan de dépenses du gouvernement persistent et que les taux d'intérêt japonais continuent d'augmenter tandis que le yen s'affaiblit, cela pourrait provoquer une ruée vers le dollar, valeur refuge par excellence. Il en résulterait probablement un renforcement significatif du dollar par rapport au yen et une hausse du coût du financement en dollars. Dans ce cas de figure, le swap de base à cinq ans du yen japonais se dégraderait, devenant plus négatif, ce qui creuserait l'écart et renchérirait le coût du financement des opérations en dollars pour les investisseurs japonais.
Cela aurait évidemment pour effet d'asphyxier encore davantage le marché.
Enfin, le modèle de 1966 continue de suivre les évolutions actuelles de la SP 500. Pour ce que ça vaut.
Source : investissement